La Cour d’appel de Paris confirme la relaxe de Diko Hanoune dans l’affaire l’opposant aux féodaux de Kaédi
Le feuilleton judiciaire opposant Diko Hanoune, militant mauritanien engagé contre la féodalité, aux notables de la Zawiya de Kaédi, vient de connaître un nouveau tournant. Par un arrêt rendu ce jeudi, la Cour d’appel de Paris a confirmé la relaxe du militant, mettant ainsi un terme à plusieurs années de procédures et de tensions.
L’affaire, suivie de près par la diaspora mauritanienne et les défenseurs des droits humains, opposait Diko Hanoune à des membres influents de la confrérie religieuse de Kaédi. Ces derniers l’accusaient de diffamation et réclamaient 4 000 euros de dommages et intérêts. Mais la justice française a tranché autrement : tout en confirmant la relaxe de M. Hanoune, elle a débouté les plaignants de l’essentiel de leurs demandes, ne leur accordant qu’un euro symbolique, manière polie de refermer un dossier jugé excessif.
« Voilà une nouvelle victoire sur les féodaux. La Cour d’appel de Paris a confirmé ma relaxe, je suis donc innocent. Mes adversaires étaient trop gourmands et orgueilleux », a réagi Diko Hanoune, remerciant son avocat, Me Saïd Larifou, pour sa défense “formidable”.
Le militant a également salué le soutien constant de ses alliés : le mouvement Tallaye Kafo de Kaédi et son leader Baliou Coulibaly, l’Association des Haratine de Mauritanie en Europe, IRA Mauritanie, Ganbanaaxu Feddé, TIMIDRIA, la Coordination contre l’Esclavage et ses Séquelles, ainsi que « toute la famille des droits de l’homme dans le monde ».
Pour lui, cette victoire dépasse le cadre juridique : « La féodalité est très dangereuse, mais Dieu merci, elle régresse chaque jour. Personne ne pourra nous empêcher de dénoncer ses actes ignobles, même dans nos lieux de culte », a-t-il déclaré, appelant l’État mauritanien à passer à l’action et à sanctionner fermement ces pratiques.
Au-delà de la Mauritanie, cette décision est perçue comme une avancée symbolique dans la lutte contre les discriminations sociales héritées du système féodal. Le combat de Diko Hanoune résonne bien au-delà des frontières : celui d’un homme, certes, mais aussi d’une génération africaine décidée à faire reculer les chaînes invisibles de l’injustice et de la hiérarchie sociale.