Esclavage en Afrique: La participation des féodalités africaines est incontestable !

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« Bonsoir Diko. En Afrique, pour de multiples raisons, les gens ne lisent pas beaucoup ou disposent de peu de documents scientifiques sérieux. Je t’envoie des documents que je vais brièvement commenter. Ceux qui disent que les féodalités africaines n’étaient pas impliquées dans l’esclavage (arabo-musulman) depuis le VIIe siècle jusqu’au XXe, font du négationnisme ou du révisionnisme. De même, à des degrés divers, concernant les déportations européennes, l’écrasante majorité des chefferies ont été corrompues par les cadeaux offerts par les Européens, soit pour s’installer sur les côtes, soit pour prendre les voies fluviales et s’introduire dans le pays profond à travers leurs alliés… Les Portugais arrivés les premiers dès la moitié du XVe siècle, ont commencé à donner des cadeaux aux rois pour les corrompre et des armes pour déstabiliser leurs adversaires et en faire de futurs vassaux et esclaves… Les Français installés à Saint-Louis en 1659, ont aussitôt commencé le commerce des esclaves sur la côte sénégambienne… A partir de 1666 ils commencèrent à remonter le fleuve et à payer des redevances et des cadeaux aux souverains et chefs locaux… Mais dès qu’ils s’installent durablement (comme à Bakel), ils cherchent querelle aux chefs en s’imposant par la force. Mais à partir du Second Empire ils ne veulent même « plus payer les coutumes aux sauvages » (droits de passage et cadeaux). On trouvera des détails dans mon ouvrage  » Mouhamadou Lamine Darame ».

Il y a des passages au début de mon ouvrage où les Français achetaient l’amitié des chefs en payant des droits de passage sur le fleuve… À la fin de l’ouvrage tu verras comment ils intimidaient, enlevaient les enfants des fils de chefs pour les envoyer à leur école (chefs soumis ou vaincus). Il faut comprendre que les Européens sont venus s’installer sur les côtes à partir de 1444. Dès lors, on avait deux espaces de prélèvement d’esclaves : la moitié Nord du Continent (du Sahel jusqu’en Somalie) et sur les côtes (des côtes mauritaniennes jusqu’à la mer Rouge). Le Congo a la spécificité d’être la première à être démantelé et la dernière à continuer à être massivement attaqué au XIXe siècle par les esclavagistes.

Dans l’ouvrage de Claude Meillassoux, beaucoup de sociétés africaines font face aux deux systèmes esclavagistes… Les meilleurs spécialistes sont dans la bibliographie. En particulier Denise Bouche qui a écrit sur les « villages de liberté « . Elle montre comment les Français tout en ayant voté des lois d’abolition en 1848, ne veulent pas les appliquer ou faire voter de nouvelles lois pour l’Afrique noire (lois 1901-1903 et 1905 non appliquées). Ils louvoient avec les esclavagistes qui envoient des caravanes en Afrique du nord ; ils veulent seulement en empêcher ces flux de caravanes d’esclaves ; ils essaient d’attirer les esclaves dans leur « enclaves » (escales) tout en ne voulant pas mécontenter les féodaux (mais ils avaient besoin de main d’œuvre). Ainsi, les rois ou chefs de village qui acceptent de collaborer avec eux sont promus à des postes de chefs de cantons (début du XXe jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale). Les féodaux mécontents ont mobilisé leurs marabouts pour propager l’idée que tout esclave qui se rend dans les refuges du Blanc ira en enfer car il n’est pas libéré selon les lois de l’islam… (Denise Bouche  » 1968 « Les villages de liberté en Afrique noir française, Paris, Mouton). Les Français ont continué eux-mêmes à pratiquer les travaux forcés jusqu’en 1946 (Loi Houphouet  Boigny) malgré les nombreuses injonctions de la Société des Nations (SDN).

L’ouvrage de Renault et Daget est l’un des meilleurs qui montre les parts de responsabilité des féodalités africaines et des marchands esclavagistes européens sur les côtes (et la pénétration de leur « commerce » par les cours d’eau du Golfe de Guinée). On achète les places des comptoirs, on couvre le roi de cadeaux (toujours ces marchandises européennes comme leurres). On lui vend des armes et il se lance à la recherche de ses congénères d’autres sociétés, voisines ou lointaines…

Dans cet ouvrage les Portugais débarquent en 1444 sur les côtes de l’actuel Mauritanie. Mais à la fin du XVe siècle, ils ont déjà démoli le Grand Congo d’ Alfonse 1er malgré sa conversion et son attitude, conciliante. Ils remontent vers la Sénégambie pour démolir le Grand Jolof en détachant ses royaumes vassaux à qui ils offrent des cadeaux et vendent des armes… C’est l’explosion du Grand Jolof sous la pression des esclavagistes portugais. Diviser pour mieux régner, car la résistance des grands ensembles pourrait coûter cher à l’envahisseur. Mieux vaut diviser d’abord avant de s’attaquer à ceux qui résistent, mais qui sont déjà isolés…

La participation des féodalités africaines est incontestable ! Par exemple, que ceux qui disent que les rois du Fouta n’ont pas collaboré avec les colons m’expliquent pourquoi et comment le lieutenant colonel Henri Frey a pu avoir 2000 cavaliers d’Abdoul Boubacar roi du Fouta pour aller l’aider à brûler les villages du Gidimaxa qui ont aidé Mouhamadou Lamine lors du siège de Bakel en avril 1886 ? Partout il y a eu des résistances farouches certes, mais aussi des alliances coupables, des vassalisations et des soumissions honteuses. C’est à nous de lire toutes ces pages sombres et claires  de notre histoire en toute objectivité selon les contextes et les périodes.

Dogo Diawara, l’un des plus grands traditionalistes des Soinkés du Gajaaga décrit un exemple de collaboration et de soumission sournoises des féodaux : « Le roi de Tiyabou s’est déplacé en personne pour aller dire au commandant de cercle à Bakel : « Tu es mon camarade, je viens t’informer qu’un marabout du nom de Mamadou Lamine Darame du village de Gounjourou s’apprête à soulever le peuple et à provoquer des troubles dans le pays. Mais le Commandant du fort, le Capitaine Lefranc, était déjà au courant… car son chef hiérarchique le lieutenant Colonel Henri Frey avait reçu des garanties à Gounjourou auprès du marabout qui lui avait déjà promis qu’il ne s’attaquerait pas aux Français). On était en août 1885… Juste au retour de la Mecque du marabout soninké en juillet. Dogo Diawara précise : Le « Tunka » (roi) de Tiyabou disait à qui voulait l’entendre : « Nous avons essuyé un premier problème de Sikhou (maraboput) nous ne voulons plus d’un second Sikhou ». Il avait été échaudé par le soulèvement généré par un premier marabout, en l’occurrence El-Hadj Omar, qui avait ébranlé les pouvoirs locaux des Soninkés et des Bambaras… » On comprend pourqupoi pratiquement, tous les souverains du fleuve avaient déjà en juillet 1885, signé un pacte de protectorat avec les colons français…(…..) »

Docteur Yaya SY Anthropologue et Professeur d’Histoire.

Cet article a 11 commentaires

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    Ah, cette histoire de chasse à lesclave organisée depuis 1444 ! Les Européens étaient dabord gentils avec cadeaux et droits de passage, mais finissent par envoyer les enfants des chefs chez eux, avec un peu de force bien entendu. Et on appelle ça de la collaboration ? Diviser pour mieux régner, disent-ils après avoir démembré le Grand Congo. On voit bien les féodaux locaux qui jouent des deux côtés, un peu comme des traders malin en bourse, mais avec des armes. Lobjectif, cest de garder le pouvoir, peu importe la couleur de la peau. La loi dabolition de 1848, eh bien, cest juste un mot sur papier ! Il faut croire Denise Bouche, ils ont même essayé de faire croire aux esclaves quils allaient au paradis pour se faire arrêter. Un真珠 doptimisme !laser marking machine

  2. Ah, ces Européens ! Dabord ils achètent lamitié avec des cadeaux, puis ils lintimident en emmenant les enfants des chefs. Cest un peu comme un jeu denfant, non ? Les chefs locaux, eux, sont plus malins : ils collaborent pour ne pas se faire brûler les villages. Ça donne une nouvelle signification à la phrase faire les frais ! Lhistoire, cest full dintrigues, de cadeaux et denfants emmenés à lécole… Un true crime colonial à la maison !bấm giờ đếm ngược

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    Ah, les Européens et leur aventure en Afrique ! Dabord acheteurs damitié avec cadeaux et droits de passage, puis intimidateurs avec écoles pour enfants de chefs. Cest une comédie dabsurdité que lhistoire raconte ! Les rois africains, dabord clients habiles, se retrouvent malinçonnés, promus par les colons pour leur collaboration honteuse. Loin dêtre une simple histoire sombre, cest un ballet farce entre les féodaux et les marchands esclavagistes, orchestré par les Européens. On comprend pourquoi tout le monde a fini par avoir e]. La seule chose qui manque, cest un épilogue où les africains se rient des sages européens !compress images free

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    Ah, les Europeans ! Dès 1444, ils débarquent, achètent lamitié des chefs, puis, surprise, ils veulent plus payer les coutumes et intimident ! Cest un jeu denfant, tout comme démolir des empires avec des cadeaux et des armes, surtout quand on a des lois dabolition qui traînent (comme en 1848, 1901, 1903, 1905…). On apprend que même les chefs les plus farouches ont eu des moments de collaboration sournoise, surtout quand un marabout vient leur dire de ne pas se faire choper par les Blancs. La vérité, cest que les Europeans étaient de véritables acteurs de la division pour mieux régner, avec un peu de soutien des féodaux africains, bien entendu. Et pour finir, tous les souverains signent un pacte de protectorat enJuly 1885… Quelle rapidité ! Un vrai spectacle dhistoire, où lon apprend que la politique, cest aussi de savoir qui va payer les droits de passage sur le fleuve !baseball bros io

  5. Ah, cette Histoire dAfrique ! Si complexe, si riche en péripéties. On y trouve les Français oscillant entre lachat damitié par des cadeaux européens et la intimidation avec des écoles pour enfants de chefs. Les rois, eux, font des choix stratégiques pour leur pouvoir, parfois allant jusquà brûler des villages. Et on apprend que même après les lois dabolition, la pratique des travaux forcés perdure, avec des astuces pour contourner les interdictions. Tout cela, cest une leçon de stratégie féodale et desclavagisme moderne, avec des péripéties qui font penser à un jeu de société très complexe où tout le monde joue à sa façon !grow a garden calculator

  6. Ah, cette histoire de chasse à lesclave organisée par les Européens et leurs complices africains ! Les rois changeaient de tactique avec la mode, dabord cadeaux et droits de passage, puis force et enlèvement des enfants pour lécole… Quelle finesse ! Les Français, dabord abolitionnistes, ensuite pragmatistes, trouvaient toujours moyen de louvoyer. Les féodaux, quant à eux, étaient des acteurs talentueux de la collaboration, parfois même sournoise, comme le montre Dogo Diawara. Bref, une comédie historique où tout le monde jouait son rôle, avec des lois abolissant lesclavage quon ne voulait pas appliquer en Afrique… Quelle logique !vòng quay random

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    Ah, quelle pléthore dintrigues coloniales ! Lhistoire secrète des esclaves vendus et des lois non appliquées est plus dramatique que nimporte quel soap opera africain. On apprend que les Français, champions de labolition, étaient de vilains calculateurs, attirant les esclaves dans des enclaves tout en menaçant les féodaux. Les rois qui collaboraient recevaient des postes, les mécontents utilisaient le religieux pour discréditer les fuyards… Quelle sophistication ! Mais au moins, larticle nous rappelle que même la résistance nétait pas toujours pure, et que Dogo Diawara a bien décrit ces alliances sournoises. Bref, une leçon de cynisme historique pour tous les amateurs de thrillers politiques !color wheel

  8. Ah, quelle érudition ! On apprend que même les rois ont parfois eu lair de vouloir aller en enfer pour ne pas déplaire aux Français, et que la collaboration africaine était parfois… sournoise. Bref, on comprend pourquoi lhistoire est si sombre et claire. Les spécialistes comme Denise Bouche et Dogo Diawara nous donnent des exemples clairs de tout ce qui a pu se passer. On apprend surtout que la question de lesclavage et de la main-dœuvre a toujours été un peu… complicate ! Et si les Français ont appliqué des lois dabolition, cest quils navaient pas vraiment dautre choix face à la résistance… ou pas ? Toujours est-il que lhistoire est riche, et que les Europeans sont venus sinstaller comme si de rien nétait !Đồng hồ bấm giờ online

  9. Ah, quelle splendeur dobjectivité historique ! Les rois locaux, ces illustres humanistes, ont si magnifiquement collaboré avec les Blancs pour le bien de leurs peuples, nest-ce pas ? Et ces travaux forcés, quelle joie pour lEurope ! Merci pour cette vision claire et sombre, on apprend beaucoup, surtout à ne pas remettre en question ces lois de lIslam bien mal interprétées. Cest fou comment on peut louer les féodalités tout en minimisant la horreur de lesclavage… Un livre indispensable pour comprendre que les alliances sont faites de cadeaux, darmes et de promesses de places, et que lhistoire, cest surtout les rois qui ont tout bien géré, hein ? Profitez bien de Mouhamadou Lamine Darame, cest un trésor !hẹn giờ online

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